Mémo Technique

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Impact d’Internet

Le réseau d’analystes McKinsey vient de publier la première enquête sur l’impact d’Internet sur l’économie française, où l’on apprend que la toile a permis la création de 700 000 emplois depuis 1995 ; qu’elle contribue au PIB à hauteur de 60 millions d’euros, soit 3,2% (et bientôt 5,5% selon les prévisions), ce qui représente 20% de la croissance entre 2004 et 2009 et dépasse la contribution d’autres secteurs tels que l’agriculture, les transports et l’énergie ; que 28 milliards d’euros d’achats en magasin ont été effectués suite à une recherche d’informations sur Internet ; et qu’elle a également aidé les PME à se développer à l’international. Pour une analyse plus détaillée, nous vous recommandons de lire l’excellente synthèse de l’étude, réalisée par OWNI.

Pour la première fois donc, une analyse chiffrée de l’apport d’Internet à l’économie nous est livrée. Pourtant, cet « impact » ne surprend pas les utilisateurs que nous sommes… Si nous n’avions pas les chiffres publiés par McKinsey, nous avions tous conscience de la réalité de cet « impact » : il suffit d’interroger son moteur de recherche préféré pour s’en rendre compte. 248 millions de résultats à la requête « Impact d’Internet » : « Impact d’Internet sur le développement humain », « sur le comportement des consommateurs », « sur les exportations des PME bretonnes », « sur le secteur de la presse », « sur le cerveau », « sur l’univers des adolescents », « sur l’environnement », « sur les analyses d’impact », etc.

Internet a envahi notre quotidien, professionnel et personnel. Le constat est aujourd’hui un lieu commun. Avec l’apparition d’Internet, nous vivons ces dernières années une révolution dont nous peinons encore à évaluer toutes les conséquences, même si nous réalisons que les craintes suscitées par ce type de mutation ne sont pas nouvelles.

La véritable question serait peut-être de se demander s’il existe sur terre un seul domaine sur lequel Internet n’a pas d’impact, puisque même les quelques rares peuplades terriennes encore inconnues ne sont plus à l’abri de « l’impact d’Internet »…

Internet Actu, par la voix de Xavier de la Porte, l’animateur et producteur de l’émission radiophonique « Place de la Toile », nous apporte une réponse, inspirée d’un article du quotidien britannique The Guardian : « L’Internet, c’est fini : la technologie est devenue le soubassement de nos vies ». En résumé, « la culture technologique regarde de plus en plus dans toutes les directions, (…) c’est la fin de l’époque où Internet était une chose à part et identifiable ». Il cite Tim O’Reilly : « Le web devient le monde. Toute chose, et tout être humain deviennent des ombres informationnelles, projettent des données qui, si elles sont bien captées et intelligemment agencées, offrent d’extraordinaires possibilités. »

Les frontières entre la vie en ligne et hors ligne deviennent plus floues, et le danger réside dans notre tendance à vouloir fonctionner comme des ordinateurs : « des heures d’affilée, sans pause et à grand renfort de café ».

Oui Internet a envahi notre quotidien. Mais certaines activités résistent encore à l’envahissement : la pêche à la ligne, la pétanque… Euh, non… même le bastion de la pétanque vient de tomber… Nous vivons une époque pleine de surprises !

Crédit images : http://www.plongeon.qc.ca/ et http://bonnenouvelle.blog.lemonde.fr/2009/06/11/vers-un-droit-universel-a-internet/

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Marketing-mobil…isez-vous !

Selon Gartner, 2013 marquera une nouvelle révolution des usages d’Internet : le nombre de smartphones et de téléphones compatibles Internet dépassera le nombre de PC connectés (1,82 milliards contre 1,78 milliards). Comme le remarque Philippe Dumont, alors qu’il aura fallu attendre 25 ans pour que le marché des PC atteigne ce chiffre, en moins de 10 ans les smartphones auront conquis la planète…

Gartner ajoute qu’en 2014, plus de 3 milliards d’adultes dans le monde seront en mesure d’acheter via Internet (fixe ou mobile) et 90% de la population mondiale sera équipée d’un téléphone mobile (6,5 milliards d’individus). Les revenus mobiles (voix et données) devraient atteindre, toujours selon le célèbre cabinet d’analystes de Stamford, le chiffre astronomique de 1000 milliards de dollars.

Aujourd’hui, si 30% des utilisateurs de smartphone accèdent déjà à leur réseau social via un navigateur mobile, il semble que les spécialistes du marketing B2B tardent un peu à surfer sur cette nouvelle vague. Et pourtant, ils pourraient s’inspirer des premières réalisations de leurs confrères B2C. Par exemple, Smirnoff a lancé en 2010 une grande campagne marketing pour promouvoir sa célèbre marque de Vodka. La société a construit un site exclusivement accessible par des téléphones mobiles, sorte de guide de poche dédié à la Vodka, offrant de nombreux liens « informatifs et divertissants » et qui aura hébergé près d’un tiers du trafic habituel de son site web.

Daniel Rosen, Directeur général d’AKQA Mobile, agence qui a conçu la campagne, livre dans une interview, quelques uns de ses secrets de fabrication. Exemple : « De nombreuses marques ont l’impression que la mobilité ne concerne que les jeunes. Je pense que notre propre expérience sur les trois dernières années, vient prouver le contraire. L’un des groupes affichant la plus forte croissance en termes d’usages mobiles est composé par les plus de 55 ans et l’un des plus dynamiques est celui composé des 45-50 ans (…) La mobilité est entrée aujourd’hui dans une phase de croissance extrême.  » (traduction Mémo Technique).

Evidemment, cette évolution aura une sérieuse incidence sur les contenus proposés via ce nouveau canal. Certaines habitudes devront évoluer, notamment pour des raisons évidentes de mise en page. Pour vous aider voici quelques conseils du créateur d’une agence de marketing mobile spécialisée dans le B2B. Et si vous souhaitez creuser le sujet de la mobilité en général, ne manquez pas cette excellente synthèse de e-Marketing.fr.

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« Je te forwarde le feedback du client pour updater le pitch avant le call »

Selon Wikipédia « En sciences du langage, le mot jargon désigne un parler propre aux représentants d'une profession ou d'une activité (…) Contrairement à (…) l'argot, le but premier du jargon n'est pas d'exclure tout étranger au groupe par un langage crypté. Le non-initié risque de ne pas comprendre le jargon, mais celui-ci ne s'est pas développé dans ce but. Le jargon a principalement des fonctions techniques et identitaires. »

Aujourd’hui, mondialisation oblige, le jargon professionnel s’inspire très majoritairement de l’anglais. Et si la plupart des mots ont bel et bien une traduction, il paraît parfois plus pratique, plus rapide et plus efficace d’employer le jargon (« leverager », « profit & loss », « branding», « success story », etc.) au risque de passer pour le nouveau Mr Spock.

Les Echos ont recensé quelques perles du langage professionnel, parmi les plus courantes actuellement. Si celle qui constitue le titre de cet article paraît compréhensible pour tout actif lambda, certaines semblent plus obscures : « L'ERP a été dégradé sur cette mission et on aura moins de fees. Il faudrait donc que vous chargiez moins dans GT&E et que vous restiez collés au staffing de retain. Sinon on ne targetera pas le budget de fiscaly year 2010 ».

Mais, le jargon peut également revêtir une forme qui, au premier coup d’œil, semble tout à fait familière, pour aboutir pourtant à la même incompréhension. Philippe Meyer cite, dans « Le futur ne manque pas d’avenir – Chroniques 2 », la lettre envoyée à un chef d’entreprise par un « communicateur », dont voici quelques extraits :

« La vitesse à engager l’avenir sur la différence crée l’avantage inédit. L’acuité et la réactivité dépendent pour beaucoup des façons de lire les dires et de poser des regards sur les faits. Ces façons constituent la quintessence de l’immatériel. (…).

La somme des nécessaires savoirs sectoriels ne suffit plus à la résonance qu’impose la transversalité des solutions à concevoir. (…)

Des dires au faire, il y a votre intuition, et votre appréciation de nos capacités. » 

Réponse du chef d’entreprise : « Monsieur, si des idées au faire il y a une intuition, vous n’êtes pas, laissez-moi vous le dire, prêt de faire »…

Encore un communicant qui a raté l’occasion de « fiter dans le moule » de son client…

Enfin, pour conclure, une enquête récente a dévoilé que 75% des élèves américains pensent qu’il est acceptable de placer « LOL » dans un devoir…

Et dans une présentation Power Point ? Vous avez déjà essayé ?

(Sources : Illustration 1 = « Plain English Campaign » ; Illustration 2 : « When jargon turns to babble »).

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Allégorie du tailleur de crayon

On connaissait le concept de Long Tail (ou Longue Traine), rendu public en 2004 par le rédacteur en chef de Wired, Chris Anderson. Cette théorie statistique décrit comment une entreprise peut se développer en vendant, via Internet, de très nombreux produits en toute petite quantité (Amazon, eBay). Pour la première fois, la célèbre loi des 20/80 (20% des produits contribuent à générer 80% du chiffre d’affaires) était remise en question. Joël de Rosnay a démontré plus tard que le concept de longue traine pouvait s’appliquer à de nombreux secteurs d’activité, comme l’énergie ou le tourisme.

Plus généralement, il semble que les marchés de niche soient promis à un bel avenir. Par exemple, David Rees, à l’origine dessinateur de presse aux Etats-Unis, a développé une activité originale et artisanale de… tailleur de crayon. Si l’humour est un élément essentiel de sa démarche, il n’en reste pas moins que son activité existe réellement (cf. les témoignages de ses clients) et semble durable. Sa proposition de valeur se résume à un amour du travail bien fait et à l’utilisation de taille-crayons manuels et surtout pas mécaniques, voire électriques. Pour information, la prestation coûte 15$...

Au-delà du caractère à première vue absurde de la démarche (un crayon coûte à l’unité environ 40 centimes), il est pourtant clair que la petite entreprise de David Rees est rentable et que ses clients sont satisfaits. Moralité : il faut de tout pour faire un monde et chaque entreprise peut développer un point de vue et un business model originaux. Chat-cafés, importation de terre irlandaise ou location de famille, voici pour finir quelques autres idées qui pourraient, pourquoi pas, susciter de nouvelles vocations…

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Revanche…

IDC annonce qu’au cours du troisième trimestre 2010*, 81 millions de smartphones ont été vendus sur la planète, soit une augmentation de 89,5% par rapport au troisième trimestre 2009. En tout, plus de 200 millions d’unités auront été commercialisées depuis le début de l’année (+67,6% par rapport aux trois premiers trimestres 2009). Avec les fêtes de Noël qui approchent, les perspectives sont au beau fixe pour Nokia, Apple, RIM, Samsung et autres HTC… Mais attention, le cadeau est piégé.

En effet, si les constructeurs se réjouissent, certains utilisateurs considèrent que leur smartphone les « enchaîne » de plus en plus à leur employeur en dehors du bureau. Ainsi, un policier de Chicago vient de porter plainte contre son employeur – la Municipalité – pour réclamer le paiement de 500 heures supplémentaires qu’il aurait réalisées en dehors de son lieu de travail, via un BlackBerry (plus d’une heure par jour pendant 3 ans). Et l’année dernière, des commerciaux de T-Mobile ont obtenu un supplément de rémunération à la suite d’une plainte réglée à l’amiable, considérant que tout travail réalisé au-delà des 40 heures réglementaires mérite salaire.

Petite revanche contre cette tyrannie technologique, certains utilisateurs européens d’iPhone 4 ont gagné une heure supplémentaire… de sommeil, lors du passage à l’heure d’hiver fin octobre. Si l’horloge du smartphone a bien modifié l’heure, le logiciel de réveil, lui, est resté à l’heure d’été…

Sans revenir au pigeon voyageur, restons donc vigilants sur la place des technologies dans notre quotidien.

 

* Source: « IDC Worldwide Quarterly Mobile Phone Tracker », 4 novembre 2010.